La loi n°2021-1357 du 18 octobre 2021 visant à protéger la rémunération des agriculteurs (dite « EGAlim 2 » ou loi « Besson-Moreau ») a été promulguée le 18 octobre 2021 et publié au journal officiel le 19 octobre 2021.
Elle complète la loi du 30 octobre 2018 dite EGAlim, qui a notamment encadré les promotions et relevé le seuil de revente à perte des produits agricoles, mais dont le bilan, selon le rapport d’information de la commission des affaires économiques publié le 30 octobre 2019, a fait apparaître que la loi n’avait pas atteint tous ses objectifs.
Son entrée en vigueur en plein démarrage des négociations commerciales contraint les différentes parties aux négociations commerciales à s’adapter dans l’urgence à ce nouveau cadre légal qui de prime abord apparaît complexe. Les dispositions sont en effet respectivement d’application au 20 octobre 2021, au 1er novembre 2021 ou au 1er janvier 2022.
Tant les conditions générales de vente des fournisseurs, que le périmètre de la négociation de certains produits alimentaires ou bien encore les termes des conventions récapitulatives devront être précisés et aménagés pour s’inscrire en conformité avec la loi et ses décrets d’application.
Un décret d’application n°2021-1426 du 29 octobre 2021 publié le 31 octobre 2021 au Journal officiel est venu préciser les produits exclus du champ d’application du nouvel article L. 441-1-1 du Code de commerce. Ce décret est entré en vigueur lundi 1er novembre 2021.
Cette exclusion du champ d’application de l’article L. 441-1-1 du Code de commerce entraîne l’inapplication des dispositions de l’article L. 443-8 du Code de commerce aux conventions écrites relatives à la vente de ces produits alimentaires. Toutefois, l’exclusion d’un produit ne signifie pas que si le produit est utilisé dans la fabrication d’un autre produit, ce dernier sera exclu tant comme produit que comme matière première.
Tout manquement à la nouvelle règle de transparence sera passible d’une amende administrative de 75 000 euros pour une personne physique et de 375 000 euros pour une personne morale, ces montants pouvant être doublés en cas de récidive dans les deux ans d’une première condamnation devenue définitive (art. L. 441-1-1, I nouveau C. com.).
Lors de sa communication à la publication de la loi EGAlim 2, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a fait savoir que l’Etat sera extrêmement vigilant quant au respect de cette loi et de ses nouvelles dispositions. Précisant que les services de contrôles sont d’ores et déjà mobilisés comme ceux de la médiation pour une implémentation rapide et effective et que le comité de règlements des différends, institué par la loi, sera constitué avant la fin de l’année 2021.
En plein démarrage des négociations commerciales, ces nouveautés législatives appellent à une adaptation rapide et agile de l’ensemble des acteurs économiques concernés, à peine de s’exposer à un risque de contrôle et de sanction ….
Besoin d’accompagnement sur ces sujets, n’hésitez pas à nous contacter !
Par Cynthia Picart
01/11/21